Jeunes accompagnateurs
 
 

Pour préparer ce témoignage, je m’inspire de ce que j’ai écrit en réponse à l’enquête proposée en vue des Assises. Il s’agit de l’expérience menée dans les paroisses Saint Jean Bosco et Sainte Jeanne d’Arc [NDLR : Mulhouse] depuis plus de 20 ans.

La confirmation fait suite à la profession de foi pour les jeunes motivés qui en expriment le désir. La démarche a lieu sur deux ans, après la profession de foi, sachant que la préparation directe de la célébration se fait sur les deux ou trois derniers mois. Les jeunes sont répartis en équipes, de 4 à 8 membres qui se réunissent tous les quinze jours ou toutes les semaines selon la demande des jeunes et les possibilités des animateurs.

Le groupe

Grâce à une tradition salésienne bien établie, les jeunes confirmés (16 ans) deviennent à leur tour animateurs des plus jeunes. Cette responsabilité s’exerce d’abord dans l’animation des week-ends et de la retraite de 4 jours (pendant les vacances de printemps) où ils apprennent de leurs aînés une certaine technique d’animation (veillées, temps de prière, temps d’accueil). Plus tard, ils accompagnent les équipes pendant ces différents temps-forts. Certains d’entre eux, enfin, accompagneront les équipes de jeunes dans leurs rencontres hebdomadaires ou bi-mensuelles. Ils commencent cette expérience à deux, et sont en relation régulière avec le responsable du groupe des jeunes (Jean-Noël Vivès jusqu’en juin, et moi-même).

Certains jeunes reviennent un an ou deux après leur confirmation, d’autres plus longtemps, parfois au-delà de 25 ans. Jusqu’à un passé récent, il existait un groupe de jeunes dans chacune des deux paroisses. Depuis deux ans les deux groupes ont fusionné, ce qui donne plus de vitalité à tous.

Le groupe des jeunes animateurs se retrouve de manière régulière, le plus souvent pour la préparation directe d’un week-end ou d’un temps-fort, mais aussi pour des temps conviviaux (repas, fêtes), ou pour travailler l’un ou l’autre point plus précis.

Un petit parcours est proposé aux plus jeunes, ceux qui viennent de vivre la confirmation. Ce parcours comporte une dimension d’animation et une dimension d’approfondissement de la foi. Les rencontres et week-ends d’animateurs sont aussi des temps de formation, en particulier grâce aux temps de bilans :

A la fin de chaque retraite ou week-end a lieu un temps d’évaluation (dit « bilan ») entre animateurs. C’est l’occasion de dire ce qui a bien marché, ce qui a posé question, ce qui serait à améliorer : dans le contenu proposé, dans les relations entre les jeunes, entre jeunes et animateurs, et entre animateurs. C’est un temps de parole libre à l’intérieur du groupe.

Chaque année a lieu un bilan où chacun peut dire comment il a vécu l’année, et à quoi il est prêt à s’engager pour la suite. Le moment est peu favorable car c’est la période des examens, mais cela prépare le terrain pour la suite. La réunion se termine par un repas auquel sont invités les nouveaux confirmés.


Les équipes

Les équipes sont animées par de jeunes aînés. Elles cheminent ensemble durant deux années scolaires. La première année est consacrée à la rencontre de témoins, ainsi qu’à des thèmes rejoignant la vie des jeunes. La seconde année est une préparation plus directe de la célébration : la messe, rôle et symboles de l’Esprit Saint, et la préparation directe de la célébration de confirmation.

 

Chances et limites

  • Limites

- Les jeunes animateurs aiment beaucoup se retrouver entre eux, et préparer des temps-forts. Cependant, peu s’engagent dans l’accompagnement des équipes. qui demandent un investissement beaucoup plus grand, et une régularité qu’ils ont parfois du mal à assumer.

- Même s’ils savent que je peux les aider dans leur préparation, le contenu de leur proposition est parfois léger, souvent par manque de préparation. S’ils sont « bons » dans l’animation en général, le point faible est sans doute celui qu’on pourrait appeler « doctrinal ».

- Leur capacité à gérer un groupe parfois fragile. Certains ont de la difficulté à se laisser aider. C’est pour cela qu’une animation à deux est préférable, et c’est plus facile d’en parler ensuite.

  • Chances

- Etant donné le contexte socio-économique du quartier, c’est difficile de trouver des adultes à qui ont pourrait demander ce type d’accompagnement.

- Leur énorme apport, c’est que les animateurs sont proches des plus jeunes, bien plus que nous, et leur donnent envie de s’engager à leur tour.

- Les temps d’évaluation et de bilan sont extrêmement formateurs, non seulement pour l’animation en cours, mais pour la structuration de leur vie de foi, et de leur vie de jeune « tout court ». Certains le redisent des années plus tard.

- L’expérience de faire partie d’un groupe, de construire ensemble des propositions pour des plus jeunes : retraites, week-ends, accompagnement des équipes, est très dynamisante pour tous. Même si eux n’emploieront pas ces mots-là ils font une expérience réelle d’Eglise qui les enrichit et les construit. La visibilité de l’expérience suscite chez les plus jeunes le désir de les rejoindre et de vivre avec eux quelque chose de fort.

Pour terminer :

Accompagner ce groupe de jeunes, cheminer avec eux, pas à pas, à leur pas, pouvoir constater l’évolution de leur vie de jeunes et de leur vie de foi, parfois sur de longues années, provoque en moi une joie très profonde dont je ne cesse de rendre grâce.

Anne Bayart
Sainte Jeanne d’Arc/Don Bosco-Mulhouse
- témoignage donné à la rencontre régionale de Mulhouse, le 7 nov. 2004

 

Voir aussi :

Y a-t-il une vie après la confirmation ?
Témoignage à la rencontre de la région, Marienthal - 20 novembre 2004
(document Word)

 
     
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Assises de la Confirmation - Eglise catholique d'Alsace