Le sacrement de la confirmation Orientation diocésaines |
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L'Eglise en Alsace n° 2 - Février 1986
INTRODUCTION Des orientations diocésaines concernant la confirmation ont été publiées dans « l'Église en Alsace » de juin 1977. Huit ans après il paraît utile de les adapter. En effet, les paroisses et les communautés chrétiennes ont fait des expériences nouvelles intéressantes en ce qui concerne la catéchèse et la célébration de ce sacrement. De plus en plus on confirme des adolescents. Quant aux théologiens, ils ont continué à réfléchir et à faire réfléchir sur le sens et la place de la confirmation. Par ailleurs, la société dans laquelle vivent les jeunes a connu de nouvelles mutations. Une pastorale de la confirmation doit tenir compte du cadre familial, scolaire et social qui est celui des jeunes d'aujourd'hui.
CONVICTIONS THÉOLOGIQUES 1. En célébrant la confirmation l'Église met en évidence qu'elle vit de l'Esprit-Saint. Elle manifeste sa conviction que le « don de l'Esprit » ne cesse de lui être attribué gratuitement par Dieu. Elle affirme sa foi en « l'Esprit-Saint, Seigneur et Vivificateur » (Symbole de Nicée-Constantinople) qui non seulement agit dans l'Église, mais touche le cœur de tous les hommes et « renouvelle la face de la terre ». 2. La confirmation constitue avec le baptême et l'eucharistie une des trois étapes d'une même initiation chrétienne. Cela veut dire que par ces sacrements ceux qui ont accédé à la foi sont introduits à la nouveauté de vie dans l'unique Corps du Christ et deviennent membres à part entière du peuple de l'alliance. Il est important de souligner que la confirmation n'est pas une étape facultative de l'initiation chrétienne. A une époque où les familles et les communautés chrétiennes ont souvent du mal à percevoir l'importance de ce sacrement nous affirmons qu'il n'est pas indifférent de le donner ou de ne pas le donner aux baptisés. Cette conviction l'Église l'exprime quand elle demande de confirmer les enfants en danger de mort et les handicapés mentaux. 3. Durant les dernières années l'Église a beaucoup réfléchi sur deux composantes majeures de sa vie : la communion et la mission. Comme le baptême et comme l'eucharistie la confirmation est fondement de la communion et de la mission. « Les trois sacrements-de l'initiation chrétienne s'enchainent pour conduire à leur stature parfaite les fidèles et les rend capables d'exercer, dans l'Église et le monde, la mission qui est celle du peuple chrétien » (Rituel du baptême des enfants, préliminaires). Pour l'Église et ses membres la célébration de la confirmation est un temps fort et un événement privilégié, source de renouveau. 4. L'évêque est le ministre ordinaire de la confirmation. Il y apparaît comme lien de communion et d'unité des communautés au sein de l'Église diocésaine. Par ailleurs, sa présence souligne son rôle central qui est de veiller au bien commun et à la croissance de l'Église par l'organisation des ministères. Lorsque la confirmation est conférée par un délégué de l'évêque diocésain, cette relation à l'évêque sera explicitement soulignée. Les autres évêques pouvant habituellement célébrer la confirmation dans le diocèse de Strasbourg sont : — Mgr Léon Hégelé, évêque auxiliaire de Strasbourg, Ont reçu délégation de confirmer dans le diocèse de Strasbourg : L'évêque pourra éventuellement accorder des délégations particulières (per modum actus).
ORIENTATIONS PASTORALES 1. Catéchèse permanente Le sacrement de la confirmation n'est bien compris, n'est demandé et célébré avec fruit que dans la mesure où les paroisses et les communautés chrétiennes réalisent une catéchèse permanente sur l'Esprit-Saint, don de Dieu. Grâce à elle, les fidèles peuvent avoir une conscience plus claire — d'une part de la présence et l'action de l'Esprit dans l'histoire de l'Église et de l'humanité, — d'autre part du sens et de la place du sacrement de la confirmation dans la destinée de chaque homme ainsi que dans la vie et la mission de l'Église. 2. Proposition du sacrement Une communauté chrétienne doit prévoir, si possible, un an à l'avance, la célébration de la confirmation. Elle en fera la proposition le plus tôt possible aux familles ainsi qu'aux jeunes reconnus aptes à l'accueillir et à en vivre. Il n'est pas normal que le prêtre décide seul. Il convient que le conseil paroissial (ou pastoral) puisse mettre la question à son ordre du jour. Il lui revient de réfléchir aux conditions concrètes auxquelles la pastorale du sacrement de la confirmation sera mise en œuvre. En ce qui concerne cette pastorale nous demandons que de plus en plus les secteurs pastoraux arrivent progressivement à des orientations communes. Les communautés chrétiennes qui envisagent pour l'année à venir une confirmation le signalent au doyen qui transmet la liste au vicaire épiscopal de la région avant le premier octobre. C'est au vicaire épiscopal qu'il revient d'organiser les confirmations dans sa région pastorale. 3. Demande du sacrement De même que la proposition du sacrement est faite conjointement aux jeunes et à leurs familles, il faut veiller à ce que lors de la demande du sacrement le confirmand, mais aussi les parents puissent s'exprimer. On réfléchira à la meilleure façon d'organiser les demandes et les inscriptions. Elles doivent se faire non pas administrativement et automatiquement, mais avec le souci d'arriver à un premier entretien pastoral avec les confirmands et leurs familles. 4. Age des confirmands En accord avec les décisions de l'épiscopat français, la confirmation est donnée dans notre diocèse à des jeunes âgés de 12 à 17 ans. Des enfants de moins de 12 ans peuvent être admis à titre exceptionnel. On signalera ces cas au vicaire épiscopal. Il en sera de même pour les confirmations prévues pour les plus de 17 ans. 5. Temps de préparation Pour plusieurs raisons un temps de préparation plus long à la confirmation est nécessaire à l'heure actuelle : l'éducation religieuse en famille est très souvent déficiente ; beaucoup de jeunes sont dispensés de catéchèse ; de nombreux parents vivent en situation irrégulière et marginale par rapport à l'Église ; la foi des jeunes et des adultes est agressée plus massivement. Une année de préparation est souhaitable. Trois mois à raison d'une réunion par semaine serait vraiment un minimum. 6. Qui est concerné pour la préparation ? a. La communauté chrétienne. «C'est à l'ensemble de la communauté chrétienne qu'il revient de préparer les baptisés au sacrement de la confirmation (N. 15, Orientations du rituel romain). Dans notre diocèse la communauté concernée est, dans la grande majorité des cas, la paroisse. Mais il peut aussi s'agir d'une communauté scolaire (dans le cadre d'une aumônerie scolaire ou d'un établissement d'enseignement catholique) ou d'une communauté de vie (maisons pour handicapés ou maisons d'accueil pour jeunes, par exemple). Les responsables des communautés verront comment donner des formes concrètes à cette participation de tous : une information suivie, une prière régulière, un certain parrainage, des interventions faites par des responsables adultes et jeunes de services pastoraux ou de mouvements apostoliques, etc. b. La famille. L'équipe responsable de la préparation de la confirmation appréciera d'une façon réaliste ce qu'on peut et doit demander en 1986 à des familles aux situations de foi diverses. Mais nous voudrions exprimer notre conviction que partout la famille est capable d'un apport original dans la mesure où des catéchistes ou des foyers croyants cherchent à le découvrir avec elles. Nous demandons aux paroisses d'un même secteur d'échanger leurs expériences. c. Les catéchistes. Il y a d'abord ces catéchistes qui, avec le prêtre, assurent l'essentiel de la préparation au sacrement en réunissant régulièrement les confirmands. Nous demandons que chaque paroisse et chaque secteur pastoral trouvent de tels catéchistes et, surtout, que soit assurée la préparation à leur tâche. Il n'est pas bon de changer de catéchistes tous les ans ; une continuité est nécessaire pour que la préparation se fasse dans la cohésion et la cohérence. Fréquentant un collège ou un lycée, les confirmands travaillent régulièrement avec les catéchistes scolaires. Nous demandons qu'entre ces derniers et l'équipe de préparation s'établisse une concertation qui nous paraît d'une grande utilité pour les jeunes. A ces derniers la confirmation paraîtra d'autant plus sérieuse qu'ils verront leurs éducateurs unis dans un même effort. d. Les mouvements de jeunes et d'enfants. Le rôle premier des mouvements n'est pas de prendre en charge la préparation systématique des confirmands, mais ils les soutiennent et les accompagnent dans leur démarche de foi. La vie en mouvement apprend aux enfants et aux jeunes à donner sens à ce qu'ils vivent et font, à accueillir la Parole de Dieu, à découvrir l'œuvre de l'Esprit de Jésus dans leur vie et la vie des hommes. Grâce aux mouvements les confirmands sont conduits à exprimer leur foi et à assumer leurs responsabilités. 7. Importance du travail et de la vie en groupes Nous recommandons la préparation au sacrement par un travail en petits groupes. Il permet une expérience de vie ecclésiale faite de prières, d'écoute de la Parole de Dieu, de réflexion sur la doctrine chrétienne, mais aussi d'activités et de services qui sont à leur mesure. La vie en groupe permet une maturation grâce à laquelle les confirmands prennent conscience de leurs capacités et de leurs responsabilités. 8. Matériaux Nombreuses sont les publications qui prétendent fournir une bonne préparation à la confirmation. On ne saurait donc trop insister sur l'importance d'un bon choix de matériaux catéchétiques. De même que le service diocésain de la catéchèse est au service des paroisses et des secteurs pour les aider dans la formation des catéchistes, de même il est là pour les conseiller dans leurs choix. Nous tenons à rappeler que la préparation à la confirmation est une occasion privilégiée de réaliser, pour les jeunes et leurs parents, une catéchèse sur l'Église, sur ce qu'est l'Église de Jésus Christ dans le monde de notre temps, sur ce qu'est sa mission de toujours et sa mission aujourd'hui. 9. La célébration de la confirmation a) La préparer soigneusement veut dire : penser aux intervenants nécessaires et les familiariser avec leur fonction, faire le choix qu'il faut des lectures et des chants, prévoir la façon de placer les confirmands, les familles et les catéchistes, organiser un service d'accueil pour l'ensemble des fidèles. b) La règle d'or dans une célébration est que « tous, en accomplissant leur fonction; font tout ce qui leur revient, et cela seulement » (Présentation générale du missel romain, N. 58). On veillera à ce que personne n'accapare le chant, ou la Parole, ou la prière, ou les différentes interventions. Donner la parole aux confirmands est une bonne chose, et le rituel le prévoit. Mais la célébration doit aussi faire apparaître le rôle des parents, des parrains, des catéchistes, des éducateurs et d'autres membres responsables de la communauté. c) En préparation à la confirmation les jeunes ont écrit des « déclarations d'intention » à l'adresse de l'évêque, ont fait des panneaux, ont recueilli des témoignages. Si on en fait un choix judicieux, ces matériaux peuvent être utilisés pour personnaliser davantage la célébration. d) Le sacrement de la confirmation n'est pas nécessairement donné dans le cadre d'une messe. En semaine, le cadre d'une liturgie de la Parole est, dans certaines circonstances, préférable. e) Dans le diocèse de Strasbourg, Monseigneur l'Évêque demande impérativement que les jeunes reçoivent le sacrement du pardon sous la forme de la confession individuelle avant leur confirmation. 10. L'après-célébration Par la célébration de la confirmation Dieu a renouvelé son alliance, et les jeunes lui ont répondu par des engagements nouveaux. « Marqués de l'Esprit-Saint, le Don de Dieu », ils veulent vivre et travailler conformément au don reçu. Une question : nos communautés ont-elles des lieux et des structures d'accueil où les jeunes confirmés peuvent continuer leur formation et s'insérer toujours davantage dans la vie et la mission de l'Église ? Nous pensons aux mouvements d'apostolat et d'éducation chrétienne, aux groupes de prière, aux équipes assumant des tâches paroissiales ou missionnaires. Ensemble, les confirmés et leurs parents devraient voir si des moments de prière et de dialogue religieux peuvent devenir habituels. Souvent les groupes de préparation à la confirmation peuvent se reconstituer sous d'autres formes pour continuer l'expérience d'une recherche et d'une activité communes. Que la communauté tienne effectivement compte des nouveaux confirmés et leur réserve une place et une tâche dans les activités pastorales. C'est rendre service aux confirmés que de les convaincre à travailler avec l'aumônerie scolaire et à participer à ses activités, tant qu'ils sont élèves de collèges ou de lycées. Il doit être possible aussi que parmi les confirmés quelques-uns pensent à la vocation sacerdotale. Grâce à la collaboration de toute la communauté ces vocations auront une chance de mûrir et d'aboutir. L'Archevêque-Évêque de Strasbourg, |
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