La Fête de la Confirmation
Dimanche de Pentecôte 2005
église des Dominicains - Colmar
 
 
confirmands

Je m’appelle Cynthia, j’ai 16 ans ½, je suis en seconde bio-service et j’habite la cité Wolf à Mulhouse.

Mes origines sont portugaises, je suis très joyeuse, j’aime m’amuser et mettre de l’ambiance.

L’année prochaine, j’aimerai bien être animatrice à la paroisse Sainte Jeanne d’Arc, car je me sens prête à le faire.

Depuis le début de mon cheminement vers la confirmation, je fais moins de péchés, j’y crois plus, j’ai plus d’idées pour faire des prières, car en profession de foi c’était un peu difficile d’en faire, je ne connaissais pas trop de choses comme maintenant. J’ai beaucoup évolué.

Si je demande le sacrement de la confirmation, c’est que j’ai envie de la faire car c’est important pour moi d’avoir l’Esprit Saint en moi. Ca va me confirmer dans ma foi.

Père, confirmez-nous dans cette vie de l’Esprit !
confirmés

Il y a un an, le 22 mai 2004, j’ai reçu le sacrement de la confirmation. Pour moi, c’était l’aboutissement de ce que nous avions vécu pendant tous ces mois de préparation : des temps de partage et de réflexion autour d’un texte d’évangile ou d’un thème, où chacun avait la parole, pouvait exprimer ses convictions, ses questions ou ses doutes ; des temps de rencontre avec des témoins, jeunes ou adultes, qui témoignaient de la présence de Dieu dans leur vie quotidienne ou professionnelle, ou dans leurs engagements ; des temps de prière aussi.

J’avais été touchée et impressionnée par le témoignage d’un groupe de confirmés qui nous avaient partagé leurs actions de solidarité avec des jeunes du Brésil. Comprendre la réalité difficile de ces jeunes du Brésil, réfléchir aux inégalités et en même temps découvrir que partout à travers le monde des gens se mettent debout pour que les conditions humaines s’améliorent ; trouver dans l’évangile des invitations au partage et un appel à me faire proche de celui qui souffre… Tout cela m’a très vite mobilisée.

Un autre moment important dans cette préparation avait été les trois jours de retraite à l’abbaye d’Acey : rencontrer ces moines qui ont choisi de vivre de la prière, sentir et voir qu’ils vivaient pleinement et…heureux, alors que je ne comprenais pas ce qui me semblait être « gâcher leur vie » . Et j’ai pu prier, vraiment prier…

J’y ai vécu aussi le sacrement de réconciliation, une rencontre personnelle avec un moine ; j’ai pu parler, me libérer en toute confiance, comme si je parlais à Dieu. C’est comme si je sentais la tendresse de Dieu pour moi à travers ce moine…

Cette retraite a été pour moi un tournant : j’étais davantage sûre de vouloir demander la confirmation, c’était bien plus clair en moi .

Depuis ma confirmation, je continue à m’engager dans le groupe de solidarité ; nous sommes une vingtaine de jeunes, confirmés et confirmands, à nous retrouver tous les quinze jours pour mener à bien notre nouveau projet : nous sommes entrés en solidarité avec la population d’une mission des Pères Spiritains, en Angola, pour leur permettre d’acheter et d’installer un générateur électrique nécessaire à des projets sociaux d’éducation et de santé. Nous avons mené de nombreuses actions, cherché et trouvé des partenaires et sensibilisé beaucoup de personnes. Les gens et spécialement mes copains du lycée se sentent souvent impuissants devant l’injustice. Dans le groupe de solidarité, nous avons compris qu’à plusieurs et bien déterminés, nous pouvons avoir du poids, alors lorsqu’on me dit : « ça ne changera rien ! », je réponds : « Mais si ! ça va changer la vie quotidienne des gens de plusieurs villages ! » Et souvent j’entends :  « T’as peut-être raison… »

La colère que j’ai en moi devant l’injustice, je la transforme en m’engageant dans ce groupe qui nous permet de continuer à réfléchir, à prendre des responsabilités et à nous sentir solidaires entre nous aussi. Je me bouge pour faire changer et montrer aux autres qu’on peut faire changer !

J’ai vécu Pâques à Taizé cette année, et là j’ai retrouvé la force de la prière, en même temps ensemble par le nombre de jeunes et les chants, et plus personnelle dans les longs moments de silence. J’ai ressenti la présence de Dieu à travers les autres tout au long du séjour, et depuis le retour, j’ai rejoint un groupe de jeunes qui se retrouve une fois par mois pour prier et partager autour d’un Evangile ou d’un thème.

Aujourd’hui, pour moi, c’est un besoin : je ne peux plus « faire » sans prier, partager et réfléchir, et m’engager pour plus de solidarité.

L’Evangile de la confirmation disait :  « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde. »

C’est ainsi que j’essaie de le vivre aujourd’hui, avec mes amis et les confirmands à qui nous voulons passer le relais.

Père, confirmez-nous dans cette vie de l’Esprit !

accompagnateurs

Conduire les jeunes vers la profession de foi ou la confirmation est une chance pour nous les accompagnateurs :

  • Dire nos convictions
  • Dire cet Esprit de Dieu qui nous fait vivre et nous pousse en avant plus loin que les limites que nous nous fixons, sur nos peurs
  • Dire cet Esprit agissant en chacun de nous comme Il l’a été pour tous les croyant qui nous ont précédés dans a foi
  • Dire cet Esprit qui dynamise nos vies
  • Dire cet Esprit qui rend fécondes toutes nos rencontres
  • Dire cet Esprit qui nous pousse à nous engager
  • Dire cet Esprit qui nous ouvre au bonheur du partage et de la solidarité
  • Dire cet Esprit qui nous ouvre des chemins que nous ne prendrions pas sans Lui

Cette disponibilité à l’Esprit de Dieu nous dit aussi que nous ne pouvons pas tout maîtriser, qu’il faut savoir lâcher prise pour repartir autrement.

Se laisser conduire dans une démarche vers la confirmation c’est aussi une chance pour les jeunes :

  • Ils sont invités, en équipe, à faire une halte
  • Faire le point sur leur vie
  • Voir quelles sont les priorités
  • Pourquoi je fais tel ou tel choix de vie
  • Faire le pari de la confiance
  • Oser une parole de vie, de foi
  • Dire leurs convictions
  • Prendre conscience qu’ils sont maîtres de leur vie, de leurs choix.

Apprendre ensemble et découvrir chaque jour que le souffle de l’Esprit de Dieu est agissant dans ma vie, que je peux compter sur sa présence. Mon souhait pour les jeunes est qu’ils gardent toujours du temps, qu’ils aient le temps de prendre du recul avant de prendre des décisions, de faire des choix et qu’ils aient toujours la possibilité de parler à quelqu’un, quelqu’un qui soit disponible.

Marie

 

parents

Ce n’est pas facile de parler de son expérience familiale, de trouver les mots qui diront ce qui se vit entre une mère et sa fille ou son fils qui se prépare à vivre le sacrement de la Confirmation. Un père ou une mère passe du temps à essayer de transmettre à ses enfants les valeurs qui orientent sa vie et les enfants comprennent très vite ce qui est important pour les parents. Ils montrent, à leur manière, leur opinion. Je me suis réjouie de voir leur esprit critique se développer. Mais parler avec eux de la dimension spirituelle de la vie a toujours été plutôt compliqué. Je n’ai pas utilisé beaucoup de paroles pour leur dire ma foi en Jésus-Christ, j’ai seulement essayé de la vivre avec eux et de répondre le plus simplement possible à leurs questions. Et surtout, je les ai emmenés avec moi là où vit l’Église : ils ont chanté avec moi à la chorale des jeunes et découvert ainsi l’Eucharistie. Aux cours de religion et au catéchisme paroissial, ils ont appris d’autres choses. Ils n’ont malheureusement pas pu bénéficier de la vie en mouvement. Et à l’adolescence, je leur ai expliqué et proposé de choisir librement de s’engager ou non à recevoir le sacrement de la Confirmation : un mois de réflexion pour décider de s’inscrire ou non à la préparation. Ils ont dit « oui » tous les deux !... Puis, quand l’engagement fut pris, il a fallu aider à le respecter et participer du mieux possible aux démarches proposées. Ce n’est pas toujours évident de se lever le dimanche matin pour aller à la messe avec tout le groupe, alors qu’on peut y aller le samedi soir et faire la « grasse matinée »… Ce que j’ai souhaité avant tout, c’est leur permettre de rencontrer eux-mêmes le Christ. La relation qu’ils établissent avec Lui et l’Église ne peut que s’enrichir. J’espère les y avoir encouragés par mon témoignage et je les accompagnerai aussi loin que possible. Nous sommes tous en route et nous grandissons maintenant ensemble. Aussi, Père évêque, confirmez-nous dans cette vie de l’Esprit.

Gérardine

 
     
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Assises de la Confirmation - Eglise catholique d'Alsace