En vue du renouveau de la Confirmation
 
 

L'Eglise en Alsace N° 2 - Février 1977

Lors des assemblées générales de mai et de novembre 1976 du Conseil du Presbyterium, il s'est avéré souhaitable de porter à la connaissance de tous les prêtres les recherches concernant le sacrement de la Confirmation. Depuis quelques années la nécessité d'un renouveau s'impose et un certain nombre de paroisses ont entrepris des essais de mise en valeur de ce sacrement, qui respectent à la fois la vérité sacramentelle qui est un don de Dieu, et la diversité des situations pastorales dans lesquelles se trouvent les confirmands, tant dans le milieu urbain que dans le milieu rural.

En vue de proposer des orientations générales pour l'ensemble du diocèse, à la suite de la parution du nouveau rituel, il nous paraît important que ces essais soient mieux connus et suscitent un intérêt plus généralisé pour ce sacrement constitutif de l'être chrétien et qui doit prendre sa vraie place dans la vie de la communauté. Nous publierons une série de « témoignages » que nous jugeons typiques de l'état actuel des travaux et des problèmes que se posent les pasteurs, les parents et les catéchistes, sans oublier les aspirations des jeunes eux-mêmes. Les solutions proposées n'ont pas de caractère normatif et laissent sauve la liberté de faire d'autres expérimentations mieux adaptées à la situation concrète, aux possibilités locales, aux niveaux de foi et au climat spirituel des familles et des communautés.

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Nous commençons par les essais tentés à Wissembourg. Avec un groupe important de parents et de catéchistes, l'équipe des prêtres de Wissembourg propose de lier la Confirmation avec la Profession de Foi, dans le contexte d'une pastorale des adolescents. La préparation s'échelonne sur un temps assez long et la célébration se fait par étapes successives.

Quelles en sont les motivations ?

D'abord, réagir contre le pessimisme de ceux qui voudraient supprimer la Profession de Foi. Celle-ci se présente en effet parfois comme une « Profession de non-Foi », puisqu'un nombre plus ou moins important de jeunes abandonnent la pratique religieuse après la fête. On ne voudrait pas laisser passer cette occasion privilégiée d'éveil et d'orientation des jeunes et de contact avec les parents dont certains sont très éloignés de l'Église. Dans ce but, on propose de briser le cadre traditionnel et de l'élargir en revalorisant autant la Confirmation que la Profession de Foi. La Confirmation apparaît ainsi comme le don de Dieu développant en nous la vie baptismale et la responsabilité chrétienne.

Dans cette perspective, 13 ou 14 ans parait être un âge mieux adapté, ce qui permettrait de ne plus lier la Confirmation à « l'enfance » mais de chercher son point d'impact dans la vie personnelle et dans la vie de la société actuelle, dans laquelle le confirmé est appelé à être un membre actif. Ensuite, cette façon de faire permet de manifester plus de confiance aux jeunes qui veulent effectivement être reconnus, car à 14 ans, ils sont déjà capables de choisir, de porter un jugement, de s'affronter aux difficultés. Les jeunes apprennent à exprimer leur foi autrement et davantage que jusque-là, à être attentifs aux réalités de la vie. Tout ceci les orientera vers des responsabilités concrètes, vers dés services dans la communauté chrétienne, vers le témoignage au dehors, ainsi que rengagement dans des mouvements existants (A.C.E. — J.O.C.— Scouts — Guides — Équipes liturgiques — services de la Charité — Équipes sociales...) Enfin, tout doit concourir à lutter contre la passivité de beaucoup de chrétiens : il s'agit, par là aussi, d'éveiller les laïcs à leurs responsabilités et de leur proposer un champ d'action très précis, une tâche très réelle.

Le point de départ.

Suite à, la visite pastorale de 1972 et l'autorisation de Mgr l'Évêque d'associer la confirmation à la célébration, de la profession solennelle de foi le dimanche après Pâques, une réflexion s'était engagée dans l'équipe des prêtres et mettait l'accent sur la confirmation, initiative de Dieu, engagement de Dieu face à l'homme, et sur la « Communion solennelle », engagement de l'homme face à Dieu, Les deux étapes ou aspects paraissaient devoir être liés.

Comment a-t-on procédé?

Il s'agissait d'abord de mettre en place dès équipés d'animateurs. Ce n'était pas facile ! Au moyen de réunions des divers mouvements d'A.C., d'articles publiés dans le bulletin paroissial, d'homélies et de contacts personnels, des laïcs ont été intégrés à cette recherche. Les réticences n'ont pas manqué : des personnes sollicitées ont refusé par peur ou manque de compétence ; des parents n'ont pas compris : « c'est l'affaire des spécialistes », « c'est le rôle des prêtres », « cela ne se fait pas dans les autres paroisses »... Mais en septembre 1974, 14 équipes, dont plusieurs couples (l'âge varie entre 21 et 45 ans), ont été mises en route avec l'aide de la Direction de l'Enseignement du Diocèse.

Comment fonctionnent les équipes ?

On forme d'abord des groupes de 5 à 6 jeunes habitant, dans la mesure du possible, dans le quartier du ou des responsables laïcs. Chaque équipe fixe le jour et l'heure de la rencontre et les parents des jeunes en sont informés. Toutes ces équipes se réunissent ensuite avec le vicaire épiscopal qui connaît ainsi les différentes étapes du cheminement proposé. Après chaque entretien, les différentes équipes se rencontrent avec le prêtre pour la mise au point du thème traité et à traiter.

La rencontre avec les jeunes comprend la présentation d'un thème et puis une réflexion, mais aussi des activités (participation à un effort au plan paroissial, animation d'une soirée pour personnes âgées, enquêtes...), un temps de prière et d'annonce de la parole de Dieu. Les thèmes choisis sont : Découverte de l'Esprit dans le monde — Comportement face à cette situation — Toi aussi, tu es responsable — Les risques de la foi — L'Eucharistie.

Que fait l'équipe sacerdotale ?

L'équipe sacerdotale doit :

— assurer l'animation dé toutes les réunions des animateurs ;
— 3 mercredis par mois, faire une réunion avec les équipes de jeunes pour un approfondissement doctrinal ;
— animer 6 célébrations de novembre à Pâques et qui sont autant d'étapes formant un tout : l'appel (après la remise d'une demande faite par écrit et motivée) ; la remise du Nouveau Testament (Avent) ; célébration de la lumière (Épiphanie : accueil de la lumière pour rayonner à son tour) ; remise du cordon (Mercredi des cendres : se priver pour partager) ; remise de l'aube (dimanche de la Transfiguration : l'habit, signe d'amitié avec Dieu) ; remise de la croix (Vendredi-Saint : porter la croix pour ressusciter) ;
— prendre en charge la préparation de la retraite avec une équipe de jeunes de 16 à 19 ans ;
— animer la retraite au Préventorium de Climbach ;
— après la Confirmation, inviter tous les participants à la réalisation d'un montage audio-visuel retraçant la préparation et la célébration. Ce montage, préparé avec les jeunes, servira à la première rencontre des confirmands de l'année suivante et à la réunion des parents.

Dans l'ensemble, les résultats de cette expérience sont jugés positifs. Les jeunes se sentent plus concernés et prennent conscience de l'impact de la foi sur la vie quotidienne (on a constaté un net changement dans le comportement de certains). La communauté paroissiale en sort plus consolidée par le contact des animateurs avec les parents des jeunes, et par les liens qui se sont tissés entre les jeunes confirmés et les laïcs animateurs.

Qu'en pense la Commission « Foi et Sacrements » du Conseil du Presbyterium ?

Cette expérience apparaît très intéressante à plusieurs titres. En prévoyant plusieurs étapes dans la réparation et la .célébration, elle empêche de tout bloquer sur une seule cérémonie, Encore faudra-t-il voir comment continuer, comment aller au-delà de la fête ? Le souci de l’après devra se manifester d'une manière encore plus évidente par le fait que les jeunes sont orientés vers différents types d'équipes d'accueil et d'engagements. La participation des laïcs adultes à la catéchèse des adolescents est une exigence indispensable : est-ce une meilleure chance pour les jeunes ? et pour la communauté chrétienne ? Les prêtres de Wissembourg en sont convaincus. L'insistance sur le don de Dieu qui suscite une réponse de l'homme, un engagement est à souligner. Il y a une coresponsabilité dans l'Église, un devoir de faire exister l'Église, qui sont ainsi mis en valeur et intégrés dans le devenir chrétien des jeunes. Ceci suppose une certaine logique interne et soulève le problème des signes utilisés : p. ex. peut-on remettre un cordon aux jeunes si les adultes ne se serrent pas la ceinture ? Le geste doit être significatif pour l'ensemble de la communauté chrétienne.

Il reste des aspects qui ne semblent pas clairs et qui demanderaient un approfondissement plus grand de la part de ceux qui sont engagés dans cette expérience : p. ex. le blocage de la Confirmation avec la Profession de Foi ne risque-t-il pas d'absorber la Confirmation et de rejeter sur ce sacrement tous les reproches faits à la Profession de Foi ? La communauté chrétienne a-t-elle sa vraie place, si les invités sont nombreux ? Ne risque-t-on pas de tout ritualiser ? Est-ce que le sens est assez perçu pour ceux qui « assistent » à cette fête ? Enfin, cherche-t-on à être plus efficace ou plus vrai ? Ces questions ont été discutées avec les prêtres de Wissembourg. Elles n'ont d'autre but que de stimuler l'esprit de créativité chez les prêtres et dans les communautés chrétiennes.

Justin Heinrich
Jean-Paul Zimmermann

 

L'Eglise en Alsace N° 3 - Mars 1977

Depuis 1975 les paroisses de la ville de Colmar proposent le sacrement de la confirmation aux adolescents de la profession de foi. Au cours d'une première année d'expérience, la confirmation a été célébrée dans un temps plus ou moins bref après la profession de foi. A présent, plusieurs paroisses la situent pendant l'année scolaire qui suit la profession de foi, soit déjà en octobre ou novembre, soit seulement en mars. C’est entre autres le cas pour la paroisse St. Martin dont il est particulièrement question dans cette réflexion,

Quelles en sont les motivations ?

Au-delà des ambiguïtés de la profession de foi que nous connaissons tous et qu'il ne suffit pas d'énumérer pour progresser, il est pastoralement important de savoir lire les aspects positifs de cette tradition et de les exploiter au maximum. En tout cas, la profession de foi permet un contact assez long et intensif avec les adolescents. La vie en équipe avec un animateur est une chance que nous offrons aux adolescents qui cherchent au-delà de la famille un milieu ouvert à leurs aspirations. Les adultes qui prennent en charge de telles équipes expriment bien le « tous responsables » dans l'Église. Et les relations créées dans le groupe sont souvent telles, que, même au-delà de la profession de foi — au-moins pour un certain temps — les jeunes souhaitent se retrouver, continuer à se réunir, faire quelques chose ensemble. Et après avoir suivi un tracé plutôt sociologique que personnel à l'occasion de la profession de foi, l'adolescent de 14-15 ans commence à vivre plus personnellement, ce qui appelle volontiers une démarche personnelle, celle de la confirmation. La confirmation est alors perçue comme un nouveau chemin qui s'ouvre au lendemain de la profession de foi.

La proposition du sacrement.

Dès le troisième trimestre de l'année de la profession de foi, il est proposé aux jeunes une première approche du sacrement de la confirmation. Cette étape consiste à leur faire découvrir ce qu'est l'Église, qu'il y a des chrétiens qui agissent au nom de leur foi, que les jeunes ont leur place et leur rôle dans la vie de l'Église. Ce temps est marqué d'abord par un regard sur la première communauté chrétienne. Puis les jeunes s'informent auprès de membres actifs de la communauté locale sur le comment et le pourquoi de leur engagement. Au terme de ces découvertes partagées dans une rencontre des équipes, les jeunes sont invités à demander par écrit le sacrement de la confirmation.

Diverses étapes.

Après les grandes vacances, les équipes se retrouvent telles quelles ou se regroupent. La deuxième année permet de prendre le temps de vivre une vie de groupe, de découvrir et d'approfondir divers aspects de la vie chrétienne. Aussi chaque mois est marqué par un thème tel que : les problèmes du monde actuel et nos réponses chrétiennes, la communauté chrétienne et ce qu'elle croit, la communauté chrétienne et sa vie unie à la personne de Jésus Christ. La confirmation est célébrée en mars. L'étape qui suit est marquée par un week-end et une recherche sur le thème ou et comment vivre en chrétien ? Ainsi loin d'être limitée à un rite, la confirmation est un appel à l'ouverture et à un nouveau départ.

Structures d'accueil.

Ce sont d'abord lés groupes eux-mêmes avec leurs animateurs qui se retrouvent pour penser leur présence auprès des jeunes ; les mouvements, au-moins pour quelques-uns ; les parents informés par une lettre chaque trimestre et se retrouvant — au-moins une minorité agissante — pour une réflexion commune; L'Eucharistie du samedi soir célébrée une fois par mois avec et pour les jeunes ; et enfin une rencontre exceptionnelle entre jeunes à Engelberg à la fin dés grandes vacances. C'est dans ces structures que les jeunes sentent les appels; à une responsabilité à leur niveau, soit au service de la liturgie, soit à des actions ponctuelles, en particulier à l'occasion de Noël, du Carême ou de la vente de charité.

Évaluation.

Pour donner une appréciation juste et complète de cette expérience nous manquons de recul. L'option pastorale qui consiste à reporter la confirmation à l'âge de 15 ans est certainement un risque. Il suffit de penser à ceux « qui ne viennent plus » après la profession de foi. Mais ne vaut-il pas la peine de courir ce risque si on pèse l'importance de la démarche personne d’ailleurs appuyée par les orientations doctrinales et pastorales du nouveau rituel ? « L'accès à la confirmation est une démarche personnelle. Il ne dépend pas de l'âge... Il doit correspondre à une certaine vie de foi. Il faut veiller à ce que l'enfant possède outre un minimum d'autonomie, dans sa vie de foi, une certaine expérience de vie en Église. » A 14-15 ans, les adolescents commencent à vivre plus indépendamment des adultes. N'est-il pas heureux de les accompagner à ce moment-là pour qu'ils dépassent leur tendance individualiste au profit d'une vie personnelle et d'une vie de groupe ? Cette façon de voir met en valeur les aspects positifs de la tradition de la profession de foi et montre que dans la situation donnée, de telles propositions font avancer.

Il y a dans notre vie chrétienne des moments difficiles, des moments de doutes et d'hésitations. Le temps de l'adolescence en est sûrement un. Commençant à connaître les difficultés de la vie et de la foi, les adolescents cheminant vers la confirmation ne peuvent que grandir dans leur personnalité chrétienne. Et au lieu de dire que tel adolescent est « resté chrétien », on pourra dire qu'il le devient progressivement. D'ailleurs l'âge de 15 ans n'est nullement normatif : c'est un premier pas au-delà des traditionnels 14 ans qui paraissaient le terme de toute formation chrétienne.

L'essentiel n'est pas le moment de la célébration. L'essentiel est de vivre le sacrement à travers toute la vie. Toutefois il semble important de célébrer les sacrements le plus consciemment possible, comme est important le soucis de l'après-célébration.

Une étape qui paraît heureuse est le temps qui suit immédiatement la profession de. foi, le trimestre après Pâques, souvent temps du lâchage et qui devient celui d'un nouveau départ, l'offre de faire l'expérience d'une communauté ecclésiale et qui vit et qui bouge. On propose d'abord cette expérience et non point le sacrement. Et ce n'est qu'après un certain cheminement que les jeunes font la demande de la confirmation.

Cette recherche d'une pastorale d'étapes où on évite à juste titre de cumuler, de bloquer « puisqu'ils viennent et puisqu'on les a », fait penser à l'étape des 11-13 ans. Car les enfants peuvent également faire des démarches de foi marquantes, certes différentes des 14-15 ans, mais non moins vraies. Dans une ville, ne faudrait-il pas veiller à ce que dans telle ou telle paroisse l'enfant qui lé désire puisse être confirmé à 12 ans ? D'ailleurs à cet âge, l'enfant n'a-t-il pas aussi besoin des temps forts ? Il y a sûrement des occasions à marquer, des célébrations à inventer, par exemple : à la fin d'un thème de réflexion, d'une « entreprise » au niveau de là catéchèse ou d'un groupe d'enfants. Encore un chantier où peut s'exercer notre créativité pastorale !

Maurice Poix
Jean-Jacques Kingenbach

 

 

L'Eglise en Alsace n° 4 - Avril 1977

 

A lire les témoignages précédemment publiés, certains pourraient se dire que les recherches et expérimentations concernant là Confirmation sont plus aisées à faire dans un milieu urbain où l’on dispose de possibilités multiples et variées. C'est un peu pour démentir une telle opinion que nous relatons ici l'expérience tentée l'année dernière à Herrlisheim près de Colmar. Il est vrai qu'il s'agit d'un village assez important, mais son cas n'est pas isolé et beaucoup de communautés rurales pourront se reconnaître dans tel ou tel aspect de l'itinéraire choisi.

Quel a été le but visé ?

Dès son arrivée dans la paroisse, le curé a pris le parti de travailler avec les laïcs, de susciter une participation active de leur part, de partager avec eux la responsabilité de la vie de la communauté. La perspective de la Confirmation à préparer l'a amené à faire appel aux parents, en leur faisant comprendre que cette étape importante dans la vie des jeunes chrétiens les concernait aussi ; qu'il y avait là un terrain très concret pour s'essayer à la coresponsabilité dans l'Église. Une dizaine de dames, presque toutes des mamans de confirmands ont répondu à cet appel et se sont déclarées prêtes à aider les jeunes dans leur démarche vers le sacrement.

Une préparation bien échelonnée

Dès l'automne, les parents des enfants ayant 12-13 ou 14 ans ont reçu une circulaire leur annonçant le projet de préparer la Confirmation et les invitant à faire inscrire leur enfant. Nul ne s'est senti forcé, puisque quelques parents n'ont pas répondu. Une célébration d'« Entrée en préparation de Confirmation » eut lieu un dimanche de novembre dans le cadre d'une messe paroissiale pour que la paroisse dans son ensemble sache bien ce qui est entrepris au service des jeunes. Par la prédication, par le bulletin paroissial la communauté a été sensibilisée.

Les confirmands se sont réunis une fois par semaine chez la catéchiste. Les réunions ont été faites selon les schémas proposés par le dossier « Viens, Esprit Saint » de la Direction diocésaine de l'Enseignement religieux. L'abbé Gilbert Adler a d'ailleurs été invité à animer une réunion avec les prêtres de la région pour les mettre au courant des étapes à suivre. Par la suite, les catéchistes se sont rencontrées avec le curé tous les quinze jours pour préparer chaque fois deux réunions. Certaines idées fondamentales du dossier ont ainsi été exploitées, par exemple : l'Esprit Saint agit en chacun pour créer la communauté des croyants, pour ranimer et pour transformer les cœurs. Mais il faut remarquer que le dossier a surtout servi de point de départ et qu'il nécessite un travail d'adaptation à la situation locale.

En janvier eut lieu une réunion avec les parents. Les échanges portaient autant sur le sens de la Confirmation au point de vue de la foi que sur sa signification pour la communauté chrétienne aujourd'hui. « Et après ? », une question essentielle qui ne trouve pas encore suffisamment d'écho auprès des gens. Tout n'est pas fini après la fête : c'est là que tout commence !

La célébration

Cette préparation a bien convergé vers la célébration du sacrement un dimanche de Carême, célébration vivante, fraternelle, présidée par le Vicaire épiscopal de la Région pastorale de Colmar. Un jeune gars, une fille, une catéchiste ont tour à tour donné un petit témoignage après la lecture de la parole de Dieu. Les intentions de la prière universelle ont été spécialement composées en fonction de tout ce qui a été entrevu comme appel de Dieu et appel des hommes ; elles ont été proposées par trois enfants, un jeune et un papa.

« Et après ? »

On connaît suffisamment l'importance de cette étape après la célébration. Trop souvent l'enthousiasme tombe et le «feu de paille » s'éteint. Dans l'ensemble, cette première expérience a donné satisfaction. Les catéchistes se sont réunies trois semaines après le jour de la Confirmation pour faire le point. On a déploré le fait que les parents se sont rapidement « démobilisés » (mais ont-ils été vraiment mobilisés ?) ; de même on a fait remarquer la difficulté de travailler d'après le dossier proposé... Et voilà que des jeunes ont demandé de pouvoir continuer leurs activités d'équipe en s'engageant dans la campagne du Carême avec l'appui des catéchistes. Celles-ci ont elles-mêmes éprouvé le besoin de donner une suite à leur prise de responsabilité en mettant sur pied une équipe d'ACGF, qui fonctionne depuis à partir de cette première activité d'Église dans la catéchèse dès confirmands.

Que dire ?

Apparemment, il n'y a là rien d'extraordinaire. Ce qui est sympathique, c'est que cette expérience s'inscrit dans le contexte général de la prise de responsabilité par les laïcs. Celle-ci a trouvé ici un domaine où s'exercer effectivement. Sans mésestimer le travail fait auprès des jeunes et le témoignage ainsi rendu devant la communauté chrétienne, le changement qu'une telle expérience peut apporter dans la mentalité des mamans catéchistes montre bien qu'il y a là une espérance. Il faut bien commencer par un bout et respecter les divers cheminements vers le même but. Peut-être faudra-t-il réagir contre d'éventuelles déceptions ! La participation active dans une communauté chrétienne nécessite des commencements et des recommencements.

Jules Hasler
Jean de Kort

 
     
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Assises de la Confirmation - Eglise catholique d'Alsace